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Le : 07/09/2017

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La vie secrète des arbres

Résumé de l’ouvrage :

Dès l’introduction, c’est bien !
Une souche d’arbre vieille d’environ 400 ans et qui vit encore grâce à l’aide des arbres voisins via les racines, les arbres amis qui soutiennent les individus malades, ceux qui créent des liens avec leurs potes et, plutôt que de développer des branches latérales - comme pour s’armer contre son voisin – vont développer leur houpier vers l’extérieur pour ne pas empiéter sur le domaine du partenaire, etc. Les premiers exemples et explications fascinent.
Néanmoins, l’auteur nous précise que tous ces comportements et interactions ne s’observent que dans des forêts naturelles et non dans les forêts plantées qui ne sont faites que d’arbres solitaires : les « enfants des rues » comme les appelle Peter Wohlleben. Les « enfants des rues » se retrouvent aussi en ville. Ces derniers, déjà malmenés par leur solitude, les voilà en plus maltraités à coup de coupes répétées, de produits chimiques, de sel en hiver, d’urine de chien en continu.

Mais, au fait, pourquoi les arbres ont-ils un comportement social ?

Pour les mêmes raisons que dans les sociétés humaines : à plusieurs, la vie est plus facile. Seul, un arbre est soumis aux aléas climatiques, il est plus fragile. A plusieurs, ils forment un écosystème qui modère les températures, emmagasine l’eau, augmente l’humidité atmosphérique, etc. Odeur, substance chimique dans les feuilles, message d’alerte chimique, les arbres s’entraident aussi pour se défendre face à des parasites (insectes ou ruminants). La « wood-wide-web » fonctionne à plein dans la forêt. Il s’agit en fait du réseau fait de plusieurs kilomètres de filaments développés par les champignons qui fait office de fibre optique et communique les informations sur les insectes, la sécheresse du sol ou tout autre danger.
Pour une même espèce, la tradition de vouloir les planter isolés les uns des autres pour leur laisser de l’espace et de la lumière est mauvaise ! Ils ont au contraire besoin les uns des autres en permanence. « La solidité maximale d’une chaîne est celle de son maillon le plus faible ». Cette citation reste encore à méditer pour nos sociétés humaines …
Le cycle de vie des arbres est inscrit dans la lenteur. Un arbre de 200 ans n’est qu’un ado. On y découvre aussi de manière complètement dingue comment les arbres évitent les unions consanguines. Certaines espèces misent sur le bon timing. Les fleurs mâles et femelles d’un même individu s’épanouissent à quelques jours d’intervalle de façon à ce que ces dernières soient essentiellement fécondées par les pollens provenant d’autres individus de la même espèce. Parmi les feuillus, le merisier a une autre stratégie. Le grain de pollen, une fois en contact avec le stigmate, développe un fin tube pollinique pour pénétrer dans le style de la fleur femelle et la féconder. Mais avant de pouvoir acheminer sa semence jusqu’à l’ovule, il est testé ! Si la fleur reconnaît son propre pollen, l’acheminement est interrompu et le tube s’atrophie. Seul le matériel génétique étranger peut atteindre l’ovule !!
Autre élément intéressant : contrairement « au physique », le hêtre, grand chouchou de l’auteur, est doté d’un caractère conquérant. Même face au puissant chêne, il remporte souvent des batailles silencieuses menées sur des décennies.
Grâce à une étude menée sur 700 000 arbres, une autre idée reçue est balayée dans le livre. Plus un arbre est jeune, plus il pousserait vite et plus il capterait plus de CO2 (idée que j’ai moi-même relayée…) C’est faux et c’est l’inverse ! D’où la nécessité d’apprendre à laisser vieillir nos forêts pour réguler le climat.

Points intéressants de l’ouvrage :

L’auteur, forestier en Allemagne depuis plus de 20 ans, dirige aujourd’hui l’une des rares forêts dites écologiques où les arbres eux-mêmes organisent leur territoire. Il nous fait partager ses observations et les dernières découvertes scientifiques sur le ton de l’anecdote, de la découverte. Il a réussi son pari : ce livre est passionnant ! Très simple d’accès, il se lit non comme un livre documentaire mais comme une histoire ; une histoire presque fantastique tant les arbres se parlent et nous parlent. Les informations et découvertes rythment les pages de façon ludique et entraînante. Les exemples sont nombreux et n’ont pas pu tous être repris ici. Vous pourrez découvrir notamment pourquoi les arbres sont verts et pourquoi même dans de denses forêts il ne fait jamais noir. C’est grâce ou à cause de la chlorophylle bien-sûr. Mais, en fait, il s’agit d’un défaut car cette couleur n’est pas filtrée. Comme le vert ne sert pas, il est renvoyé par les feuilles et c’est pourquoi même l’ombre des arbres est lumineuse, elle est verte ! Vous y découvrirez aussi que les arbres comptent ! Ils comptent les jours de beau et de chaud pour se repérer par rapport aux saisons. Pour sûr, vos prochaines balades en forêt ne seront plus les mêmes ! Vous y lirez les marques de leur tronc avec compréhension. Vous aurez aussi de la compassion pour la bataille qu’ils sont en train de mener à reboucher tel trou ou lutter contre telle attaque. Peut-être même vous laisserez-vous vous-même parcourir par leur belle énergie, puissante, lente, pérenne et en même temps fragile. Passer le sentiment de culpabilité où, forcément, l’on se souvient tous les moments où l’on n’a pas pris soin d’eux, notre regard change et nous voilà le meilleur ami de nos vieux compagnons : les arbres.

Auteur : Peter Wohlleben

Année : Editions les Arènes, 2017

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