
Le : 30/04/2025
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En management, passer de coupable à capable
Le monde de l'entreprise est pavé de bonnes intentions et n'échappe pas non plus aux injections contradictoires. Il faut être juste sans être autoritaire, accessible sans tomber dans le copinage, engagé tout en sachant déléguer, etc.
Pas toujours évident pour un manager de se positionner, de se sentir bien dans l'exercice de son métier.
Pour se sentir coupable, il faut d'abord se ressentir
La culpabilité du manager n'est ni une généralité, ni une fatalité d'ailleurs. Nous n'allons pas parler ici de manager toxique, il y en a ! ni de ceux qui sont accusés par d'autres de comportements déviants ou tout simplement inadmissibles - il y en a aussi. Nous allons parler de la culpabilité que d'aucuns peuvent ressentir dans leur métier, celle où le temps n'est pas extensible et où on se dit qu'on aurait pu faire mieux, celle où l'on perçoit qu'avec des collaborateurs il y a des choses à améliorer, mais quoi ? on fait déjà notre maximum, celle où on n'a pas osé partager notre véritable opinion sur le dernier projet porté par le Président du Groupe, celle où on se sent franchement "has been" face aux nouvelles technologies et autres nouveautés partagées sur les réseaux, etc. Cette culpabilité-là chez les managers est finalement assez fréquente et vient en écho à notre société hyper connectée et individualiste. Le bon manager se pose des questions, le bon manager se remet en question ! D'une remise en question salutaire, synonyme de temps pour soi et de prise de hauteur peut aussi découler du doute et potentiellement des auto-confirmations accusatrices : de la culpabilité.
La remise en question, tournée vers soi pour accentuer l'intériorité
Nous nous questionnons car, au fond, on aimerait bien tout savoir ! C'est ce qu'Hérodote appelle la philosophie : être mû par le désir de tout connaître, sur le monde, sur les autres et sur soi ! La magie de notre existence et de nos métiers, à travers nos rencontres, nos projets, nos contraintes, fait que justement il est impossible de tout savoir, y compris sur soi ! Mais renvoyer nos questionnements vers nous-même, accentuer ce doute pour en faire une force et marquer une pause... quelle puissance ! C'est tout l'art du coaching, Se poser des questions, faire un pas de côté, prendre le temps de s'observer pour voir les choses différemment, cela permet d'oser affronter ses propres peurs (dans la relation, dans l'affirmation etc.), de renforcer sa singularité et donc de mieux conjuguer celles de son équipe.
Connecté à ses émotions, la mise en mouvement bienfaitrice
Nos émotions nous façonnent, et leur gestion nous identifie dans le cadre professionnel. Vous le savez, le mot émotion vient du latin emovere, se mettre en mouvement. Nos émotions sont les moteurs de nos actions, de nos décisions y compris au travail. Sortir de ce sentiment de culpabilité vis-à-vis de soi-même c'est oser passer à l'action ! Le faire, le faire petit, le faire différemment, le faire pour soi en tant que manager, le faire ensemble avec son équipe mais le faire. Un petit pas, l'énorme puissance de cette mise en mouvement qui nous fait passer d'un sentiment de coupable à celui de capable ! Oui, j'ai osé interroger mon équipe sur nos apprentissages collectifs à travers ce projet et oui on a revu ensemble le process, oui dans ce flux d'injonctions contradictoires, j'ai osé être ferme et rappeler les règles, oui, dans un contexte tendu, je préfère travailler avec un fournisseur plus cher mais plus éthique même si nos clients nous le demandent pas, etc. Oui, bien-sûr que nous sommes capables de faire mieux les choses, pour notre équipe, pour notre entreprise, pour l'environnement.
Il est de bon ton de se le rappeler de temps en temps où plutôt de se poser la question ! " Que puis-je faire de plus, de moins ou de différent pour mon équipe, pour moi, pour l'environnement ?" Et passer d'un sentiment du culpabilité à un sentiment de capabilité.
