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Le : 06/04/2017

Nos synthèses de conférences

Talent(s)

Intervenant :   Yves Richez, Revealtalent
Année :  avril 2017
: La mairie de Saint Cloud, à l’Espace Carré

Résumé de la table ronde :

En bon sémiologue, Yves Richez débute avec un premier élément sur notre langue, le français. Elle est phonétique, tout est pensé. C’est une langue de concepts. Tout est fait pour expliquer et non pour regarder, observer. Or, le concept est associé au savoir. « Si vous ne savez pas, vous ne pouvez pas être ».

Le talent, le mot même, a 11 signifiants. Yves Richez nous apprend qu’à l’origine, il s’agissait d’une unité de masse. Un talent était égal à une amphore. Puis, il est devenu une valeur monétaire. Nous sommes très loin du signifiant d’aujourd’hui qui prend ses formes au XVIIème siècle où le talent a été élevé au rang de définition.

En reprenant la parabole du maître et de ses 3 talents[1] où le serviteur qui n’a pas fait fructifier son talent – son argent – se voit conspué par son maître, on comprend mieux qu’aujourd’hui encore lorsqu’on nous dit « je te donne du talent », nous avons plutôt intérêt à en faire quelque chose. L’essor du talent apparaît à la Renaissance avec Michel-Ange, Léonard de Vinci, etc. On a alors élevé le talent au rang de beauté que l’on peut mesurer. « Le talent est le frère jumeau de l’intelligence. Le talent est le beau visible, l’intelligence est le beau intelligent ».

Nous faisons un amalgame entre talent et potentiel. Selon Yves Richez, le potentiel est une force active pour que le talent puisse s’exprimer. La question du potentiel devient compliquée car associée à celle de la puissance. Quand à 40 ans on n’est plus un talent, on sent bien que notre potentiel baisse et que notre situation peut vite devenir compliquée…

De nos jours, l’entreprise a édifié le talent en statut : « je suis un talent ». De même pour les enfants. Dès qu’on dit à un enfant qu’il est un talent, qu’il est surdoué, on le met dans une case de laquelle il ne pourra plus jamais sortir. « - Il est surdoué ! - Prouvez-le moi ! » Le test ne prouve rien. Un surdoué a un mode opératoire naturel qui se manifeste lorsqu’il y a une utilité.

Pour développer un talent, il faut d’abord observer dans le temps. Car, un talent est le résultat observable d’un mode opératoire dans un potentiel et une situation donnée. Le talent est tout sauf une réalité, il ne s’agit que d’un concept. Alors, comment observer le(s) talent(s) ? Pour bien observer une personne, il faut se mettre dans la « zone oubli », c’est à dire là où la personne pense qu’on ne l’observe pas sinon elle va immanquablement faire ce que l’on attend d’elle. Et, peut-être aussi, oublier de donner des objectifs. Car comme nous le dit Yves Richez « objectif » vient de « objectum » : « ce qui arrête la vue ». Assez dingue de penser que l’on met tout le temps des objectifs en entreprise ! Observer passe par décrire.

Et décrire, c’est nommer sans ajouter. Reprenant ici un principe bien connu en management notamment pour les débriefs, pour aider un enfant par exemple ou un collègue à se développer, au lieu de lui dire « Whaou c’est super ! » quand il a fait quelque chose, il s’agit plutôt de lui demander comment il a fait pour en arriver là. Le principe, que nous utilisons en coaching, étant « qui rend compte se rend compte ». Tout comme une personne qui dirait « - Je suis nul ! - Prouvez-le ! » Or, il faut sacrément être compétent pour dire que l’on est nul.

Un talent ne s’évalue donc pas. L’intervenant nous définit l’évaluation : « Évaluer, c’est être capable de mesurer les écarts ». On ne peut donc pas évaluer un enfant avec une note ou une lettre. Évaluer doit se faire aussi en étant indifférent, c’est-à-dire sans aucun a priori. Ce n’est pas négatif. La différence, elle, implique un a priori sur ce que j’observe. Ce n’est pas parce que quelqu’un fait quelque chose de bien qu’il a le bon mode opératoire. Tout comme vouloir le bien de l’enfant n’est pas toujours favorable.

En conclusion, Yves Richez nous recommande cette somme de principes simples (observer, décrire, demander, expliquer) qui permet de mettre l’autre dans une zone de confort sans a priori, jugement ni parti pris. Pour lui, il est également important de toujours avoir une sémantique figurative et dynamique lorsque l’on s’exprime. Enfin, pour déceler son talent, se poser cette question : « Que savez-vous réaliser de manière naturelle et spontanée, sans apprentissage formel, sans effort particulier, et produisant un résultat satisfaisant ou optimal ? » A vous de répondre !

Remarques :

Peu de monde pour cette conférence qui s’interroge et nous interroge sur le concept du talent. Une conférence qui devait s’articuler autour des enfants mais qui a été très généraliste. De nombreux éléments de fond très intéressants apporté par l’intervenant. Sémiologue de formation, le souci de l’étymologie, et la volonté d’employer le mot juste balisent le discours tout autant qu’ils l’encombrent parfois. Remarque, les conseils sur nos enfants par une personne qui n’en n’a pas sont toujours amusants. Nous faisions la même chose, jusqu’au jour où nous sommes devenus parents…depuis on n’en fait beaucoup moins 😉



[1] « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” ».

SOURCE : Wikipédia, Évangile selon Matthieu, chapitre 25, versets 14 à 30

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