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Nos synthèses de conférences

De l'extinction à la rébellion : la nouvelle alliance écologique

Intervenants :   Camille Etienne, Philippe Descola, Catherine Larrère
Animateur : Journaliste de L’Obs
Année : 12 novembre 2022
Où : festival Michel Serres, théâtre Ducourneau à Agen

Résumé de la table ronde :

Faut-il présenter les intervenants ? Philippe Descola est anthropologue français et ses recherches de terrain en Amazonie équatorienne, auprès des Jivaros Achuar, ont fait de lui une des grandes figures américanistes de l'anthropologie, il a également contribué à redéfinir la notion de « nature ». Catherine Larrère est une philosophe et professeure de philosophie émérite française et spécialiste de la pensée de Montesquieu, et également de l’éthique de l'environnement. Camille Etienne est une militante écologiste française, porte-parole du mouvement de vidéastes " On est prêt " et membre du duo " Avant l'Orage ".


Lors de cette table ronde, le premier élément soulevé par Philippe Descola remet en perspective les messages contestataires qui se révèlent être des luttes plus fines. Derrière les attaques face à élément naturel (une montage par exemple) c'est en fait un élément du collectif qui est touché.  Le défendre c’est défendre le collectif en général. Catherine Larrère précise que les territoires défendus sont d’ailleurs appelés des « corps-territoires », car attaqués, c’est notre chair qui l’est. Les femmes sont souvent les premières à mener ces luttes et sont souvent elles aussi attaquées, déplacées, violées.


Dans ces territoires à défendre, ces luttes, Camille Étienne cherche à trouver l’espace du droit dans ce nouveau contrat naturel.  Les ZAD sont la réponse quand nous sommes attaqués dans notre chair et mettent en lumière une nouvelle manière de se penser au monde : comme un tout et non la nature d’un côté et les Hommes en dehors : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend ».
Pour Camille Etienne, c’est un écosystème qu'on est en train de détruire, il faut donc répondre par un écosystème d'actions grâce à une collaboration étroite entre les différents mouvements. Philippe Descola quant à lui se souvient de sa formation en philosophie où la nature était à part, séparée. Il y a donc beaucoup à déconstruire pour reconstruire. Pour Catherine Larrère, la nature n'est pas universelle. Elle change notamment en fonction du couple nature/culture. Chaque mot « nature » se révèle multiple.


Le mot « nature » fait pourtant partie du langage commun. Débattre sur les mots, leur sens, etc. pourrait sembler une perte de temps face à l’étendue de la catastrophe en cours. Camille Etienne souligne au contraire que le vocabulaire permet de poser les idées, d'aller plus loin. Elle constate aussi qu'il peut être repris et vidé de sa substance. Exemples : « liberté » ou encore « sobriété » qui n'est aujourd'hui repris que pour parler d'efficacité énergétique et non de philosophie de vie.
En matière de lutte, et selon Catherine Larrère, c’est la mise en réseau des mouvements subversifs qui redéfinissent et gomment les frontières. Les rapports ont complètement changé. Dans cette implication des diverses parties prenantes et en prenant pour exemple la COP27 où le principal partenaire est Coca-Cola et où la plus grande des délégations, toutes confondues, est celle de l’industrie fossile, Camille Etienne pose une question : « si on veut régler la malaria, est ce qu’on invite les moustiques ? ».

Sur la question du rôle de l’Etat dans les luttes, Catherine Larrère rappelle que les mouvements n’ont pas besoin de détruire l’Etat mais qu’ils ont besoin de contrôler l’Etat. L’idée n’est pas d’avoir une vision autoritaire, le pilote seul maître à bord, mais, au contraire, une vision qui fait avec les éléments et pour les éléments, le pilote conscient de son environnement, qui le

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