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Le : 28/06/2011

Nos synthèses de conférences

Lutte contre la pauvreté et qualité de l’environnement en milieu urbain et périurbain

Organisée par : Agence Française de développement (AFD) et l’Institut Veolia Environnement
Date : 28 juin 2011


Intervenants :
Joan Clos, Directeur exécutif, UN-Habitat
Sheela Patel, Directrice-fondatrice, SPARC et présidente Shack/Slum Dwellers International
David Satterthwaite, Chercheur principal sur les établissements humains, International Institute for Environment and Development

Résumé des interventions :

La cérémonie d’ouverture a rappelé des enjeux importants et des interactions fortes voire ambivalentes entre environnement et pauvreté, la dégradation de l’environnement est l’une des principales causes de pauvreté mais pour vivre voire survivre, les populations pauvres appauvrissent aussi l’environnement.
La réduction de la consommation d’énergies est désormais un enjeu planétaire. Au Sénégal, si on dépensait 50 millions de dollars pour remplacer toutes les lampes du pays par des lampes basse consommation, cela permettrait de réaliser 30 millions d’économies par an et entrainerait une réduction de 70% de la consommation électrique. Ce qui n’est pas souligné par l’intervenant, reste la question cruciale du recyclage et des résidus de mercure… Il ne faut pas oublier également que ce sont les villes des pays riches qui émettent le plus de CO2 tandis que les pauvres, fautes d’industries ont une empreinte carbone très faible.
¾ des pauvres sont d’ailleurs des ruraux, de petits agriculteurs bien souvent. 1 milliard 400 000 personnes vivent sans raccordement à l’électricité et 2 milliards 600 000 n’ont pas d’assainissement de base. Les besoins sont colossaux, il faudrait 5 milliards de dollars par an pendant 20 ans pour assurer l’électrification de tous.
Les personnes qui manquent de tout cumulent les pauvretés : plus de pollution, moins de qualité de vie, plus de dépenses, moins de revenus, plus de maladies, moins d’accès sanitaires. Le problème aussi est de savoir qui est pauvre…Les pauvres ne sont pas un groupe homogène d’individus, différents niveaux de pauvreté peuvent être définis. Quant à la « définition officielle » du pauvre : une personne qui vit avec moins de 1 dollar par jour ne correspond absolument pas à la réalité, les critères d’accès aux soins, d’accès à des sanitaires privés ou publics, d’avoir une éducation de base, etc. sont beaucoup plus déterminants. David Satterthwaite propose une définition du pauvre comme celui qui vivrait avec moins de 1m2 à sa disposition, sur des sites dangereux avec une très faible consommation de ressources, une qualité environnementale médiocre, etc.
En ville, aujourd’hui, les espaces des pauvres sont les espaces périurbains, loin des services et des infrastructures, ce sont d’ailleurs des espaces qui appauvrissent (coût transport, location de la terre, etc.). L’exclusion y est à la fois foncière, sociale et urbaine. Pour David Satterthwaite, les agences d’aide n’ont d’ailleurs pas de réelles interactions avec les pauvres et sont, quasi toutes, sans politique urbaine. Comment aider vraiment les pauvres sans les intégrer à leur société via des politiques urbaines ? L’urbanisation est un phénomène universel. Même en Afrique, 50% de la population est déjà urbaine alors qu’il n’y a pas d’attrait de grandes zones industrielles, et dans 15 ans elle aura doublé. 70% de la population africaine urbaine vit dans des « bidonvilles ». La question, non évoquée lors de la conférence, est de savoir ce que l’on définit comme un bidonville…
Il faut également savoir que les bidonvilles sont bien souvent des organes essentiels dans la vie et la gestion d’une ville. Selon David Satterthwaite, à Mumbai, le bidonville héberge 650 000 personnes et génère un chiffre d’affaires de 500 millions de dollars sans compter que ses habitants recyclent les déchets de la ville formelle. Raser ces habitations de fortune serait une grave erreur humaine, environnementale et économique.
Sheela Patel a mis en lumière les associations de personnes vivant dans les bidonvilles qui se mettent en place à travers le monde entier, l’association s’appelle Shack/Slum Dwellers International (SDI) et existe dans 22 pays. Les gens sont habitués à détourner les yeux des bidonvilles, on ne veut pas voir ni gérer ce problème.
Paradoxe du développement durable : concevoir des stratégies à long terme, est théoriquement la meilleure solution pour des projets durables mais le quotidien rime avec court terme, d’autant plus pour les pauvres. Le développement durable pourrait être une opportunité de réaliser un « double win » pour les entreprises privées. Elles agiraient pour l’environnement et le social tout en maintenant des profits.
Le management des interfaces homme/environnement, environnement/ville, entreprise/parties prenantes est désormais un impératif. Comme le dit Pascal, " je ne peux pas comprendre le tout si je ne connais pas les parties, et je ne peux pas comprendre les parties si je ne connais pas le tout."

Positive Effect Consulting Creative Commons – CC BY SA

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