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Le : 27/08/2023

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Développement (im)personnel, le succès d’une imposture

Résumé de l’ouvrage :

Julia De Funès redonne à César ce qui est à César ou plutôt à la philosophie sa grandeur et sa primauté. Car voilà, le cœur de son propos, seule la philosophie, et ses penseurs immortels, vient au service de la liberté d’être et permet de devenir soi et non des coachs, consultants ou guides en tout genre où les femmes et les hommes se perdent, s’engluent voire même se font escroquer.
Le constat sociétal est là et plutôt partagé par beaucoup : une société centrée sur l’individu où tout ou presque se conjugue au « je » et où le « moi » est le sujet principal. Porté par ce nouveau paradigme narcissique de l’Homme prodige, capable de tout à condition de le vouloir, les métiers de l’accompagnement fleurissent pour permettre à chacun de nous de vivre son plein potentiel, de se réaliser. L’autrice le relève : plus qu’un effet de mode, cela devient une nécessité. Car ce culte de l’épanouissement personnel a quelques conséquences désagréables : dépression, fatigue d’être soi, dépendance voire même incapacité. Aux moyens de recettes, d’outils proposés dans des ouvrages ou en présentiel, les coachs ou nouveaux tartuffes comme Julia De Funès les appelle, apparaissent comme des nouveaux sauveurs, source de réconfort, qui délivrent leurs conseils pour le bien personnel de tous. Et c’est bien le problème ! Délivrer un message commun, des modèles uniformes à grand renfort de titres attractifs pour servir la complexité de l’être humain et son particularisme est paradoxal. Cela devient même contre-productif en éloignant les femmes et les hommes de ce qu’ils sont profondément.
Tout au long de son livre, Julia De Funès s’appuie sur trois autres ouvrages : Thomas d’Ansembourg, Cessez d’être gentil, soyez vrai, Jacques Attali, Devenir soi et Lise Bourbeau, les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, pour y défendre sa thèse de l’imposture. La critique est sévère parfois acerbe vis-à-vis de ces nouveaux « gourous » qui trouvent l’oreille attentive de personnes subissant les exigences d’une société où l’Homme est déifié.
Pour donner plus de poids à sa thèse, elle s’appuie ensuite sur les paroles - savamment choisies - de grands penseurs qui viennent contredire les préceptes défendus par les coachs et auteurs décriés. Ces « ouvertures philosophiques » recadrent les débats en leur redonnant de la profondeur.
Julia De Funès démontre que devenir soi est un long chemin et non quelques recettes à suivre. Le soi est mouvant et se complète au fil de sa vie.
Il s’appuie aussi et surtout sur le rapport à autrui. Alors, comme la citation de Bergson le dit : « pour un être conscient, exister consiste à changer,
changer consiste à se murir, se mûrir à se créer indéfiniment soi-même ! ». Et, comme le dit l’autrice : « c’est à nous de nous réinventer en permanence
loin des cases et des grilles de lectures actuellement mises à notre disposition ».

Points intéressants :

Cette critique argumentée permet au lecteur de prendre de la hauteur par rapport au développement personnel. La démonstration dénonce les limites de l’accompagnement en proposant une « nouvelle ancienne » approche qu’est la philosophie. Cela permettra à ceux qui souhaitent se lancer dans la lecture d’ouvrages ou dans une relation d’aide d’aborder leurs actions avec plus de relativisme.
Un brin provocateur, le ton se veut parfois moqueur souvent virulent. Cela confère à l’ouvrage un côté amusant où les coachs prennent tous les coups. Un livre qui se lit vite, avec du beaucoup de bon
sens et quelques incohérences aussi.

Points de vigilance :

Tout le monde dans le même sac ! A dénoncer la généralisation et les raccourcis des coachs, l’auteur se fait prendre à son propre piège. En confondant le conseil et le coaching,
en associant l’hypnose thérapeutique à une technique suggestive ou encore en s’appuyant sur les ouvrages pour dénoncer les pratiques d’accompagnement, la connaissance du sujet montre des
imperfections. De là à dire que le jugement est le dernier refuge de l’incompétence, la critique serait excessive. On pourrait tout simplement se demander si l’auteur a déjà connu une relation avec un coach professionnel.

Auteur : Julia De Funès
Année : 2019

Positive Effect Consulting Creative Commons – CC BY SA

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