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Le : 19/11/2023

Nos synthèses de conférences

Une révolution, quelle révolution ? Industrielle, anthropologique, politique ?

Résumé de la table ronde :

Le thème central de ce festival était l’Intelligence Artificielle (IA). Sommes-nous en train de vivre une révolution ? Et, à quel moment avons-nous la perception de vivre une révolution avec cet avènement de l’IA ?
Dominique Carlac’h, dirigeante d’entreprise de conseil en innovation relève son marqueur : octobre 2022 avec Chat GPT et surtout le buzz médiatique qui en découle. Pour elle, plusieurs constats sont à noter : - la rapidité à s’approprier ce nouvel outil, contrairement aux révolutions « anciennes », comme la première révolution industrielle, qui ont mis des centaines d’années à s’étendre à tous les citoyens et ensuite - le poids des usages. Ce dernier est en effet très important via notamment notre extrême individualisation, « le collectif laisse place au connectif ».
Eric Salobir, dominicain, prête et spécialiste en éthique pratique, remonte quant à lui à plusieurs années lors de la lecture de l’odyssée de l’espace, ouvrage de sciences fiction de 1968 de Arthur C. Clarke.  Dans ce récit, CARL, ordinateur de bord, cerveau et système nerveux de l’astronef, est doté d'une véritable intelligence artificielle, voire d'une personnalité. Eric Salobir se souvient du moment où CARL est devenu fou. Il y a un conflit avec les machines. Cette toile de fonds des machines qui sont censées nous aider mais qui conditionnent aussi notre rapport au monde. Pour Eric Salobir, via chat GPT, nous assistons aux débuts de la démocratisation de l’IA. Les humains ne sont plus l’objet, ils sont le sujet qui pilote.


Pour Dominique Carlac’h, nous sommes également en train de vivre une révolution culturelle qui créée cependant des exclus. Il serait bon de prendre en considération les laissés pour compte de ces outils. L’IA peut remplacer de nombreuses tâches. Notre vie est d’ailleurs bien souvent est une accumulation de tâches répétitives. Eric Salobir met en avant que dans ce cas de figure l’IA a un rôle à jouer important, et ce quel que soit le métier.
Quel est l’impact de l’IA ? Pour Dominique Carlac’h, le premier impact est d’abord sur la productivité en elle-même, car cette fois-ci elle n’est pas liée à la mécanique mais au cerveau. L’IA est plus précise, plus répétable, plus fiable. Le bon exemple à prendre est celui de la comptabilité où l’IA pourrait prendre beaucoup de place. La consultante souhaite nous rassurer, l’IA ne doit pas nous effrayer notamment sur la disparition de certains métiers car oui si certains se perdent de nouveaux métiers vont apparaître notamment dans le contrôle et l’éthique.
L’IA pose de nombreuses questions comme celle de la souveraineté : qui conçoit ces outils de l’IA ? Qui les utilise ? Il y a là un enjeu de géopolitique. L’IA repose la question de la place pour l’Homme dans tout ça ? Dominique Carlac’h cite Jean Forestié, « La machine conduit l’homme à se spécialiser sur l’humain ». Laissant sous-entendre une opportunité à nous spécialiser davantage, grâce à l’IA, dans des tâches et des fonctions spécifiquement humaines, qui font sens.
Eric Salobir revient sur l’enjeu géopolitique soulevé par l’IA. C’est d’ailleurs très important aux Etats-Unis. Le raisonnement des Américains est simple : l’IA est dangereux, très puissant donc nous devons l’avoir. Il y a donc une puissance qui potentiellement peut être dangereuse. Eric Salobir file la métaphore avec l’automobile, si on conduit à 300 km/h, cela change radicalement d’une conduite à 30 km/h. C’est sûr ! Sur cet aspect, Dominique Carlac’h rappelle que l’IA est intelligente parce qu’elle est renseignée. Pour elle, le rôle du politique est également de faire émerger des champions et donc d’inciter à développer ces outils. Il ne faudrait pas trop de régulation pour ne pas trop brider ces potentiels champions.
Eric Salobir abonde dans ce sens-là avec un regard sur nos désirs profonds et anciens. Avoir quelqu’un de non humain à qui parler fait partie de ceux-là chez l’Homme. Nous n’avons pas perdu notre pensée magique et à cause ou grâce à cette pensée magique nous nous rendons nous-même dépendants des machines. On crée dans le même temps un prolétariat numérique. On travaille avec un ordinateur mais de plus en plus travaillent POUR un ordinateur comme les taxis UBER, Amazon etc.
En fait l’enjeu n’est pas d’avoir la bonne réponse, mais la bonne question.

Points de vigilance :

Ce festival est une pépite. Cette conférence était intéressante mais manquait d’un contre point de vue. Les deux intervenants étaient en effet alignés sur l'importance de l'IA dans nos vies actuelles et futures. Il y a bien eu quelques tentatives de la part de l’animateur de la table ronde qui a apporté un autre regard qu'il est important de souligner. Il a notamment rappelé notre laissé faire et le manque de régulation forte sur le climat qui nous amène aujourd’hui dans une situation plus que dramatique pour nos sociétés. Le laissé-faire qui s’auto-régulerait n’a jusqu’à présent jamais apporté de positif.
Attention aussi à croire que le consommateur d’IA souhaiterait lui aussi une IA éthique et donc servirait de régulateur. Les consommateurs d'IA en capacité de s'interroger sur les données qu'ils transmettent et sur l'éthique de ces outils restent des happy few, des consommateurs avertis. Une autre fracture se dessine à ce niveau là également.



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