Bernie Sanders, de la campagne au mouvement

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Bernie Sanders

Bernie Sanders, en apparence, c’est le voisin sympa du coin de la rue, vous savez du genre le papi à la retraite à qui on peut toujours demander un petit coup de main.
Bernie Sanders en ce moment c’est plutôt le papi qui déchire auprès des jeunes.
Le challenger d’Hillary Clinton de ces primaires américaines devient un véritable phénomène de société. Au-delà des considérations politiques au sens strict, et donc un peu nauséabondes de la politique-politicienne il faut bien le dire, ce qui personnellement me frappe à travers le succès médiatique de Bernie Sanders c’est la transformation d’une campagne électorale en mouvement de société ou inversement, un mouvement de société qui propulse sous les feux des projecteurs une personne quasi inconnue pour porter un projet de société et non des projets de sociétés (au sens  d’entreprises). C’est ce mouvement qui passionne, ce mouvement qui dépasse les cadres de la campagne électorale, ce mouvement à la recherche d’un nouveau souffle.

Un candidat choisi par les Américains

74 ans et l’incarnation d’un nouveau souffle me direz-vous cela pourrait s’apparenter à un oxymore. Quasiment inconnu il y a encore 9 mois, (personnellement, je n’en avais jamais entendu parlé), voilà que baby Bernie Sanders est né ! Une naissance voulue et désirée par des millions de cotisants
personnels via le crowdfunding. Et ça, si c’est pas nouvelle génération !? Exit les anciennes recettes pour être le futur crack à la course aux présidentielles. Le peuple, souvent déconsidéré par nos politiques, souvent malmené par la démocratie, se réapproprie la base, à savoir : le choix de son  propre candidat.

Un mouvement viral

Autre marqueur de ce mouvement : les réseaux sociaux. Là encore Bernie Sanders et son équipe de communication s’appuient sur leurs électeurs. Ils sont la meilleure publicité pour le candidat. A coup de GIF, de photos, de vidéos, de petites phrases, ils relaient les idées de leur candidat. Une publicité gratuite pour Bernie Sanders et surtout incroyablement virale.

Un mouvement social

Enfin les thèmes de campagne. A travers le prisme, souvent grossissant, des Etats-Unis, on sent bien les tensions qui agitent notre monde. Certains sont tentés par le repli sur soi, la protection individuelle par l’armement à travers une certaine extravagance, le verbe haut et la mèche rebelle de Donald Trump tandis que d’autres cherchent des issues dans l’ouverture aux autres, la protection des plus faibles et une attitude simple, anti costume trois pièces, le tout incarné par Bernie Sanders. Les deux candidats sont qualifiés d’extrêmes aux Etats-Unis. Ce qui est, pour moi, extrême est l’état de nos sociétés. Elles vont plutôt mal et se posent pas mal de questions surtout quand on constate que de nombreuses propositions de bon sens comme la protection des plus faibles, l’accès garanti à tous des soins médicaux, la protection de l’environnement et l’accélération de la transition énergétique, l’accès aux études secondaires pour tous sans condition de revenu, le renforcement des droit des femmes ou encore le développement de l’économie rurale portée par les agriculteurs deviennent des propositions qualifiées d’extrêmes. 1

Et en France ?

Pas besoin de traverser l’Atlantique pour trouver écho à ces sentiments ou à certains propos extrêmes. En France aussi on sent bien cette tension.

En France, j’ai découvert récemment ce site Laprimaire.org qui souhaite réveiller la démocratie en organisant une primaire citoyenne par Internet.
En France, je crois aussi que les citoyens vont faire une petite leçon de ce qu’est la politique à nos représentants.
En France, je crois aussi que les citoyens sont curieux et intéressés pour s’investir dans des actions concrètes qui fassent sens, le succès du film Demain se révèle un bon indicateur de ces attentes et envies.
En France, je crois aussi que beaucoup ont compris que le mur que l’on pensait voir en face de soi au bout de l’impasse n’existe pas. Il n’est qu’une représentation de notre esprit. A nous de l’effacer par la force des idées. « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue », Victor Hugo.
En France, je crois aussi qu’un mouvement s’active.